jeudi 25 décembre 2014

Entretien avec M. Fortuné Dègbégni, président de l’association culturelle Miss-Bénin (Acmb): « ………….La critique est facile pour qui ne se joint pas à l’œuvre… »



Fortuné DEGBEGNI
Promoteur culturel très actif au Bénin et dans la sous région, M. Fortuné Dègbégni, depuis 2005 s’efforce à redorer le blason du concours national de beauté miss-Bénin. Après avoir organisé neuf (09) éditions dudit concours avec succès, malgré l’éternelle difficulté financière, M. Fortuné Dègbégni, via l’association culturelle  Miss-Bénin (Acmb) se prépare  activement depuis novembre dernier, pour organiser l’édition 2015 de la grande messe de la beauté béninoise.  A travers cet entretien, M. Fortuné Dègbégni, toujours dans la folie de détermination, d’abnégation et de porter loin la biennale sur la scène internationale, fait le bilan des 09 dernières éditions du concours sans oublier d’évoquer la polémique relative aux réformes qu’ont annoncé certains détracteurs par des journaux interposés.
 Présentez-vous  aux lecteurs en précisant surtout vos domaines d’intervention au-delà de Miss-Bénin. 
« Je réponds au nom de Fortuné DEGBEGNI, actuel Président de l’Association Culturelle Miss Bénin et par conséquent Président du Comité Miss Bénin. Avant de reprendre l’organisation de Miss Bénin, j’ai occupé successivement pendant plus de 10 années les responsabilités suivantes :
q  Concepteur et monteur graphique ;
q  Directeur des Opérations ;
q  Producteur Exécutif Délégué et Producteur Exécutif au sein de KORA Entertainment S.A. en Afrique du Sud, et aussi pour Miss Malaïka ;
q  Concessionnaire régional pour l’Afrique de l’Ouest de Miss Malaïka ;
q  Président du Comité d’organisation de Miss Malaïka  Bénin en 2002. Pour mémoire, au terme de cet événement, trois (03) béninoises ont représenté le Bénin à ce grand rendez-vous de la beauté au Zimbabwé en 2002, et l’une a été  finaliste ».
Votre comité a organisé successivement  09 éditions  du concours miss-Bénin. Que pouvons-nous  retenir  de cette aventure en termes de bilan ?
« Voici la situation :
1.      les neuf (09) éditions passées de Miss Bénin n’ont pas été émaillées de scandales,
2.      Le bilan est considérablement positif sur le  plan humain, culturel, socio-économique et événementiel.
3.      Sur le plan humain,  les filles qui ont effectivement participé au Concours Miss Bénin depuis 2006, sont au nombre de 324. Meme non retenues comme  lauréates, ces filles capitalisent aujourd’hui leurs expériences sur le plan humain et professionnel.
4.      Sur le plan culturel, avec l’évènement Miss Bénin réalisé de manière rigoureuse et qualitative, l’espace culturel Béninois dispose d’un produit devenu incontournable. Miss Bénin donne l’occasion a plusieurs artistes béninois  chorégraphes, musiciens, décorateurs, plasticiens, danseurs, d’utiliser cette vitrine pour se faire connaitre, se confirmer, s’affirmer et se vendre. Notre évènement culturel offre aussi la possibilité aux techniciens de l’industrie culturelle de progresser  à travers la régie lumière, la régie son, le cadrage des photos et le tournage des séquences. Miss Bénin permet aussi aux télévisions de la place de fidéliser uneaudiencefidéliséeà la beauté. Miss Bénin est donc un puissant promontoire culturel.
5.      Sur le plan socio-économique, au terme de chaque édition, les lauréates sont reparties avec leurs lots. Ce qui représente, neuf (09) jeunes béninoises  avec un statut social  radicalement changé. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles vivent  à l’étranger ; celles qui résident au Bénin, continuent d’utiliser  chacune, la voiture qu’elles ont gagnée grâce à Miss Bénin. Même les prestataires et leurs familles  ont pu bénéficier du gain de leur travail. 
6.      Sur le plan évènementiel, tous les acteurs et les prestataires de services qui ont œuvré avec le Comité sur chaque édition ont acquis de l’expérience. Ce qui a permis au Bénin d’avoir des acteurs de la scène mieux aguerris. 
7.      Au-delà de ces aspects quantifiables, il y a les objectifs majeurs que nous avons atteints qui sont :
a.      toiletter l’évènement Miss Bénin ;
b.      préserver les acquis ;
c.       susciter la participation des béninoises qui satisfont aux critères ;
d.      puisassurer une organisation d’un standard supérieur à ce que les ressources disponibles nous permettraient de réaliser ».
Au-regard de ce bilan, êtes-vous satisfaits ? 
« Sur le plan moral, l’Association Culturelle Miss Bénin (ACMB) éprouve une satisfaction légitime. Convaincus de la justesse de l’entreprise Miss Bénin, nous sommes fiers  de cette satisfaction morale. Depuis 9 ans avez-vous entendu ce qu’on entendait facilement avant : « ma fille a été chosifiée », « je suis harcelée », « la gagnante était connue à l’avance », « c’est leurs petites copines qui sont toujours couronnées ». Sur le plan financier, ce n’est pas encore l’eldorado. Le financement du secteur culturel n’est guère enviable, et chacune des  neuf (09) éditions s’est soldée par un déficit important. Heureusement que l’appréciation de l’opinion publique est un baromètre  qui nous permet de jauger du niveau de la tâche abattue et cela est un tant soit peu galvanisant.Au moins nous sommes convaincus de contribuer dans la mesure de nos moyens, au développement culturel de notre pays. »
Monsieur, Fortuné Dégbègni, certaines personnes ont annoncé par des journaux interposés  en novembre dernier que l’évènement souffre des maux liés à la visibilité et la compétitivité de l’élue sur la scène internationale. Ces personnes vont plus loin  en annonçant  les couleurs de probables réformes au niveau du concours miss-Bénin.   Quelle est votre réaction  par rapport à ces faits évoqués ?
« Nous avons effectivement lu dans un journal de la place, un article qui, loin de soutenir les efforts et les sacrifices consentis pour une meilleure perception et une meilleure organisation de cet événement culturel, s’est appesanti sur les déficiences dues aux manques de ressources financières et non au caractère professionnel puis à l’expérience ainsi qu’à  la qualité morale des membres du Comité d’Organisation. La critique est facile pour qui ne se joint pas à l’œuvre. Remédier au déficit de communication et assurer la compétitivité de l’élue sur la scène internationale font partie des objectifs que nous nous sommes fixés. Nous savons tous que « Paris n’a pas été construit en un jour ». Considérant la perception du citoyen lambda sur Miss Bénin aujourd’hui, force est de reconnaître que beaucoup de tâches ont été abattues. Selon les avis des membres de l’Association, qui savent très bien de quoi il est question, s’il y a des reformes envisageables, elles ne peuvent être que financières. Toute autre forme de réforme sera superflue et injustifiée ».
Le processus de la 20ème édition du concours miss-Bénin est enclenché depuis octobre dernier. Que comptez-vous faire pour améliorer cette nouvelle ère de l’évènement ?
« A chaque édition, nous apportons des innovations, et par la même occasion, nous nous attelons à atteindre un ou plusieurs objectifs selon les ressources financières que nous parvenons à mobiliser. Pour cette édition 2015, qui représente la 10ème édition qu’organisera l’actuel Comité, nous avons décidé de corriger le déficit en communication et d’imprimer un tout nouveau format à l’événement Miss Bénin. Peut-être que ceux qui sont derrière l’article en question ont eu vent de nos objectifs sur cette édition et ont voulu s’attribuer le crédit de cette démarche. Comme je l’ai dit plus tôt, La majorité de nos actions est en corrélation directe avec les ressources que nous parvenons à mobiliser ».
Avant de revenir à cette énorme affaire de réformes, dites-nous comment votre structure a reçu le brevet (La licence) du concours miss-Bénin ?
« Une longue histoire sur laquelle je ne saurai revenir dans les moindres détails. Il faut juste retenir, qu’au lendemain de Miss Bénin 2005, plus personne ne voulait toucher à Miss Bénin. Fort de mon expérience dans l’organisation des KORA et de Miss Malaïka, j’ai demandé à reprendre en main l’organisation de Miss Bénin. Les responsables en charge de la Culture, au vu de mon expérience, m’ont demandé d’attendre, le temps de s’assurer que le Comité d’organisation de l’édition 2005, ou tout autre structure n’était plus intéressée. Il a fallu attendre Juillet 2006 pour que me soit confiée l’organisation ».
Nous avons même appris que des collaborateurs très proches du ministre chargé de la culture sont impliqués dans cette manœuvre. Pensez-vous qu’ils rendent la tâche facile  au ministre ?
« Il serait hypocrite de ne pas reconnaître que cet article nous a surpris et choqué. Nous sommes convaincus du soutien du Ministre de la Culture et de ses Collaborateurs à Miss Bénin. Quelles que soient leurs intentions, les initiateurs de cette manœuvre ont desservi le Ministère de la Culture. Ils sont très peu  conscients des conséquences de leur acte et veulent effacer le résultat de plusieurs années d’efforts ainsi que  de sacrifices consentis pour la renaissance du Label Miss Bénin. Heureusement que nombreux de ceux qui ont lu l’article, n’y ont pas cru. Bien loin d’être un label qui se meurt, Miss Bénin est un Label qui croît, qui s’affirme ».
Qu’est-ce qu’on vous reproche concrètement aujourd’hui ?
« Selon l’article, il nous est reproché de ne pas communiquer assez sur l’événement et l’absence des Miss Bénin parmi les lauréates des concours de beauté étrangers auxquelles elles participent. Au sein de l’ACMB, nous savons qu’il n’y a pas d’ascenseur pour le succès et nous nous évertuons à gravir les marches vers le succès en travaillant. Les fruits de nos efforts commencent d’ailleurs à apparaître. Pour la première fois, le Bénin à travers la 2ème Dauphine de Miss Bénin, a gagné la couronne de Miss Naïades. Les personnes qui ont assisté à cette élection vous diront combien elles étaient fières d’être béninoises le soir du 15 novembre passé, dans la salle rouge du au Palais des Congrès. Nous participons de manière régulière à Miss CEDEAO, et à d’autres concours sur le plan régional. Nous envisageons pour 2016 de faire représenter le Bénin à un évènement entre Miss World et Miss Univers ».
Dites-nous l’apport financier du gouvernement béninois dans le processus organisationnel du concours Miss-Bénin pour priser aujourd’hui l’évènement ?
« Nous ne cesserons de remercier le gouvernement pour le soutien financier et moral qu’il accorde à l’organisation de Miss Bénin. Ce soutien n’est pas fixe. Selon les années il peut être plus ou moins encourageant. Cependant, nous souhaitons que le gouvernement considère à la hausse, son soutien à l’organisation de Miss Bénin pour nous permettre dans un premier temps, d’organiser un événement qui fera notre fierté à nous tous, et par conséquent nous mènera, hors de nos frontières, sur les premières marches des rendez-vous culturels de la beauté et de la culture. Nous avons un potentiel culturel qui ne demande qu’à être exploité et les belles, intelligentes et instruites jeunes filles béninoises ne sont pas rares dans notre pays ».
Sans l’appui financier du gouvernement béninois, l’Association Culturelle Miss Bénin peut-elle organiser le concours ?
« La question est pertinente. Il n’y a plus aucun pays dans lequel l’administration gouvernementale est directement impliquée dans l’organisation du Concours de Beauté au plan national. Au Bénin, compte tenu entre autres de la faible densité du tissu économique, force est de reconnaître que l’administration gouvernementale doit encore accompagner la structure en charge de l’organisationdu Concours. A notre connaissance, en Afrique, tous les gouvernements soutiennent l’organisation du Concours National de Beauté. La question ne se pose pas par rapport au soutien ou non du gouvernement, mais plutôt par rapport au niveau de ce soutien ». 
Les textes fondamentaux régissant le concours Miss-Bénin ont-ils prévu l’amorce d’une réforme dans l’avenir ?
« L’Association Culturelle Miss Bénin est une association relevant de la loi 1901. Au nombre de ses membres, vous trouverez des personnes exerçant dans plusieurs domaines d’activités. Au sein de l’ACMB, nous préférons les termes « innovations » ou « objectifs à atteindre ». Le terme « reformes » est trop administratif. Il y a des innovations en cours et à venir ».
Votre licence relative à l’organisation de miss-Bénin autorise-t-elle,  l’ingérence du gouvernement à s’emparer de cet évènement un jour ?
« Le Ministère de la Culture demeure le Ministère de tutelle de Miss Bénin parce que l’événement Miss Bénin est à cheval sur les plans culturel et touristique d’une nation.  Comme je l’ai mentionné plutôt, plus aucun gouvernement ne s’implique directement dans l’organisation du Concours National de Beauté. Dans le cas d’espèces, il s’agit plutôt de personnes qui peuvent vouloir s’accaparer l’événement Miss Bénin pour des raisons financières vu le positionnement de Miss Bénin aujourd’hui, et pour des raisons amorales et perverses aussi ».
Et si on vous force à aller vers les réformes, quelle sera la conduite à tenir de l’ACMB ?
« La meilleure des réformes dans le contexte actuel  est d’améliorer la capacité financière de l’évènement. Toutes les autres formes d’apports peuvent être considérées sous la forme de conseils, de critiques constructives, de collaboration et pourquoi pas d’adhésion à l’Association Culturelle Miss Bénin. L’ACMB est ouverte à toutes les personnes qui souhaitent y adhérer dans le respect de nos règles de rigueur, de probité et d’honnêteté ».

Propos recueillis par RODERIC DEDEGNONHOU, Journaliste à l’AGENCE BENIN PRESSE (ABP)

vendredi 21 novembre 2014

Exposition des œuvres d’arts plastique à la Maison Rouge: Les toiles de Psycoffi entre polémique et entente au Bénin


L'une des oeuvres
       (L’exposition a pris fin plutôt que prévu)

Etonnante découverte dans le hall de la Maison Rouge !! Ce cadre somptueux, érigeant l’exposition dénommée « Corpulence Humaine » du jeune plasticien franco-béninois, Stéphane Vlavonou alias Psycoffi est subrepticement vacante, après cinq (05) jours de la cérémonie vernissage. Alors que la fermeture de cette exposition est prévue pour le 30 Nombre prochain, qu’est-ce qui s’est  passé réellement pour qu’on arrive à ce scénario? Les œuvres,  ont –elles été vendues ? Cette dernière interrogation est négative. Puisqu’elles ont été soigneusement  démontées et acheminées au domicile du plasticien, a –t-on appris. Retour sur les faits d’une exposition à polémique mais intelligente au Bénin.


Une descente dans le hall de la Maison Rouge ce Jeudi 20 Novembre 2014, à  11 heures 07 minutes, a permis de constater la disparition des œuvres  d’arts plastiques du jeune plasticien franco-béninois, Stéphane Vlavonou alias Psycoffi. Pourtant annoncée que cette exposition devrait prendre fin le 30 Novembre prochain, les œuvres ont été simplement remplacées par celles de la plasticienne Christelle Yaovi. Dans  le hall, une personne confie « L’exposition des œuvres du Psycoffi a pris fin depuis mercredi ».  La question de savoir ce qui est à la base de cette fin précitée, elle a répondu  « c’est aussi avec une grande surprise que j’ai constaté le fait ». Un tour au service d’accueil de la Maison Rouge, la réceptionniste, une blanche, a indiqué d’être incapable de donner les raisons de la fin de cette exposition. La personne la mieux indiquée est  M. Xavier Foussard, directeur de la Maison Rouge. Toutefois, elle a ajouté que, des clients américains, en séjours  à la Maison Rouge n’auraient pas apprécié les œuvres de Psycoffi. Ceux-ci estiment que les œuvres  dérangent compte tenu de ces caractères diaboliques, étranges et affreux, a-t-elle précisé. Joint  au téléphone, Psycoffi, a fait noter que c’est tout un revirement spectaculaire cette exposition. Il relate « C’était le Mercredi passé, qu’on nous a sommés de dégager mes œuvres. Les raisons de cet acte sont compliquées à l’étaler sur la scène publique ».  « C’est aussi ça la vie d’un plasticien. Je me dois de foncer et aller loin dans cette aventure », a –t-il promis.    
                                                                  De quoi parlent les œuvres exposées ?

A travers les œuvres exposées, le plasticien a mis un accent particulier sur  les sentiments assez brutal de l’être humain, envers son semblable et  tout ce qui l’entoure. La chair et l’anatomie de l’être humain sont prisées dans cette exposition avec des dessins bizarres très proche des bandes dessinées. Pour lui, «  l’être humain a une certaine brutalité qui est cachée  et rapidement mise en scène par le visage  partout  le corps en même temps, mais aussi par  le sexe. Ce n’est pas que je suis obsédé sexuel mais j’aime  dessiner, peindre ou retranscrire  l’être humain dans sa nudité. Le corps pour moi exprime beaucoup de choses même s’il  y a beaucoup de personnes qui ont une pensée complètement différente, le  corps  dit beaucoup de choses ». Selon Dominique Zinkpè, «  Psycoffi est une pièce  assez rare et insolite de l’art béninois. C’est un jeune qui propose une vision nouvelle, un langage nouveau de l’art plastique. J’apprécie beaucoup le travail de ce jeune artiste que je côtoie beaucoup ces dernières années. Je crois que c’est un véritable talent qui s’éclot et qui a choisi de révolutionner  le milieu de l’art avec une approche  assez hostile pour les amateurs ». A  travers cette intervention de Dominique Zinkpè, les œuvres de Psycoffi font l’unanimité dans un cercle donné. Plusieurs exemples  (« Immigrant Blood » d’Andreï Molodkin, « L'Origine du monde »  de Gustave de Courbet) montrent que les toiles rejetées sont tardivement célèbres. Comme l’a mentionné León Ferrari « La seule chose que je demande à l’art, c’est de m’aider à exprimer ce que je pense avec la plus grande clarté, à inventer un langage plastique et critique qui me permet de condamner avec la plus grande efficacité la barbarie de l’Occident. Il est possible que quelqu’un me prouve que cela n’est pas de l’art, et cela ne poserait aucun problème, je ne prendrais pas un autre chemin, je me limiterais tout simplement à changer le nom de cet art que j’appellerais politique, critique corrosive, ou n’importe quoi d’autre », Psycoffi aborde ce virage  dans ses créations.

Exposition des œuvres d’arts plastiques à l’espace culturel « Le Centre » de Lobozounkpa : « Hwenùxo » s’ouvre aux visiteurs pendant deux (02) mois


Charly Djikou

Après quatre  (04) semaines de résidence de création des œuvres  d’arts plastiques autour de la thématique « Hwenùxo » ou « L’histoire du Temps » en français, les deux plasticiens béninois, Rafiy Okéfolahan (Peintre)  et Charly Djikou (Sculpteur de Pierre) ont partagé avec les visiteurs les fruits de leur labeur. Le vernissage des œuvres exposées a été effectif le  jeudi 13 novembre dernier, à l’espace culturel « Le Centre » de Lobozounkpa, en présence de plusieurs invités.  

C’est parti pour deux (02) mois  d’exposition des œuvres d’arts plastiques de Rafiy Okéfolahan (Peintre)  et Charly Djikou (Sculpteur de Pierre). Au-delà de la bibliothèque, l’espace culturel « Le Centre » de Lobozounkpa accueille pour le bonheur des visiteurs, des œuvres d’arts plastiques à découvrir durant deux  (02) mois.
Cette exposition, fruit d’une résidence de création, offre à tout venant, une quinzaine de toiles du peintre béninois Rafiy Okéfolahan et des sculptures en pierre  de Charly Djikou. Soigneusement installées les unes à côtés des autres, ces œuvres (Toiles et Sculptures) montrent le véritable travail réalisé par les deux artistes. Même s’ils ont essayé de travailler autour de la thématique « Hwenùxo », chacun porte son regard particulier sur ce qui lui est relatif. Au cœur de son travail, Rafiy a abordé un travail dénommé « Les KAMIKASES  URBAINS ».  Des Kamikazes qu’il caricature par  les ‘’Transporteurs d’essence frelatée ‘’  de Cotonou.  « C’est juste pour attirer une nouvelle fois l’attention de tout le monde sur ce phénomène, qui bien profitable à la  population, tue la même population en cas d’imprudence »,a –t-il dit, pour justifier le travail. Le trafic  d’essence frelatée  au Bénin, selon ses propos, interpelle tous les acteurs de la société et montre combien de fois le problème de chômage se pose avec acuité au Bénin. « Il faut réaliser un travail profond dans ce sens afin de limiter les dégâts causés par ce travail », a-t-il préconisé.  Unissant la rouille,  peinture à huile, charbon, le marc de café,  le bois, et de vives couleurs, Rafiy emporte dans un univers  d’incendies, des brûlés  au 03ème degré, des corps calcinés …etc provoqués  par les trafiquants d’essence frelatée. Entre l’abstrait et le figuratif, Rafiy agit surtout les couleurs vives (Le Rouge, le jaune, le blanc, le bleu et l’orange) afin de véhiculer son message. Il va loin en proposant également une installation. Elle est composée des bouteilles en plastique (parfois vide ou remplies d’essence frelatée), au centre de laquelle, on aperçoit les images montrant une série de dégâts occasionnés par ce produit. Parlant Charly Djikou, il a surtout fait bonne figure par des faits quotidiens. Parmi la vingtaine de pièces exposées, Charly laisse découvrir, Une sculpture qui montre une ‘’Grande Gueule’’,  les ‘’Larmes de la pierre noire’’, le ‘’Personnage à tête d’oiseau’’, les ‘’Cicatrices’’  et la ‘’Vie sans l’amour’’. Pour lui, chaque œuvre sculptée raconte l’histoire du présent dont l’aisance sort du passé. Les sculptures en pierre de Charly laissent transparaître un désir d’ornement mais elles vont au-delà de cet aspect. Elles fascinent et séduisent tout visiteur en face de les contempler. Charly propose aussi une installation dont les pierres et lumières font bons ménages. 

                     QUELQUES IMPRESSIONS  DES INVITES
Sylvain Treuil, Directeur de l'institut français de Cotonou
«  Mais…de très bonnes impressions.  C’est un travail remarquable qui a été fait. L’institut français  est toujours présent aux côtés des artistes dès qu’il  y a quelque chose qui se fasse  au niveau des arts visuels, nous sommes présents pour les soutenir.  Mais…c’est un travail très intéressant, le  sculpteur Charly m’impressionne. C’est la première fois que je découvre son travail. C’est vrai  que ce n’est pas un travail qui est très répandu au Bénin : la sculpture sur pierre, puis  c’est vraiment intéressant. Et puis, bon Rafiy, on le connait déjà par son travail. Il est sur cette thématique depuis deux ans, donc je connaissais déjà, ce n’était pas une surprise. Par contre Charly, je ne connaissais pas son travail. Ça m’a particulièrement frappé.  Nous sommes partants à monter des collaborations avec ce centre. Ce centre offre un espace très intéressant pour les résidences de création, que nous n’avons pas à l’institut. A l’avenir, je pense qu’il y aura beaucoup de choses à faire. »
 


Yaba BANTOLE, Fonctionnaire des affaires étrangères à la retraite.
« Je suis très émerveillé. C’est première fois que je viens au centre. Je ne savais pas qu’il y avait un tel  espace  dans notre bonne ville de Calavi. On m’a dit que c’est la mairie  qui a mis le terrain à disposition et en coopération avec quelques expatriés. Ils ont réalisé les bâtiments que nous avons devant nous. Je suis très enchanté de voir que petit à petit, les béninois commencent par s’intéresser à la culture  et l’art. Rafiy et Charly, je les connais, il y a quelques temps. Charly, il y a près de 20 ans et Rafiy, trois ou quatre (04) ans. Ce sont des artistes que j’aime et j’apprécie beaucoup. Ce que je viens de découvrir ici, cela  témoigne  de leur créativité et mérite encouragement. On peut les encourager par de petits conseils et quelques  matériels d’acquisition »

Noel Vitin, agent à l’institut français de Cotonou
« Je commence par parler d’abord du centre. Comme moi personnellement j’ai l’habitude de le dire, si on peut avoir dix, plusieurs centres dans les quartiers, si chaque quartier peut avoir un centre, ça va être très bon, ça va faire évoluer encore l’art, ça va faire que les élèves qui sont dans ces quartiers verront ce qu’est l’art. Je crois que, jusqu’au jour d’aujourd’hui, j’ai l’impression qu’au cours de la présentation des pièces de théâtre, les vernissages, il y a moins de personnes qui s’intéressent à la culture. Donc, avec la multiplication des centres dans les quartiers, ça va éduquer  les élèves, le quartier, et je crois que les gens verront l’importance que l’art joue. Maintenant, la résidence. C’est une résidence d’un mois de jeunes artistes que je connaissais avant.  Je le connaissais Rafiy mais je n’ai jamais vu Charly tailler la pierre. J’avoue que c’est vraiment impressionnant. Il paraît  qu’en un mois, il a taillé au moins une dizaine ou une vingtaine de pierres. Ce n’est pas taillé n’importe coups, c’est bien fait et c’est du boulot à encourager. Je demande à tout le monde de faire un tour au centre pour voir ce qui est produit »
Par Rodéric DEDEGNONHOU, Journaliste à l’AGENCE BENIN PRESSE

lundi 10 novembre 2014

Entretien du plasticien béninois Stéphane Vlavonou alias Psycoffi: « ..L’être humain a une certaine brutalité qui est cachée et rapidement mise en scène par le visage, partout le corps en même temps, mais aussi par le sexe… »



Psycoffi
A  cheval entre le Bénin et la France, le jeune plasticien béninois, Stéphane Vlavonou alias Psycoffi sous le coach du freluquet mammouth, Dominique Zinkpè, se prépare activement pour exposer des œuvres d’arts plastiques à la ‘’Maison Rouge’’ le 14 novembre prochain. En prélude à cet évènement, qui vient ouvrir les portes de sa nouvelle carrière artistique, Stéphane Vlavonou, surnommé Psycoffi, pas, parce qu’il est  fou mais pour son tempérament, parle ici de son parcours artistique, la rencontre avec Dominique Zinkpè et le contenu de cette exposition à la ‘’Maison Rouge’’ de Cotonou.

           Quel parcours artistique peut-on retenir de Coffi ?

« Sans raconter ma vie, j’ai commencé par dessiner très jeunes,  à l’âge de 15 ans par la bande dessinée. Ensuite, j’ai suivi les études scolaires normales. J’ai essayé de devenir pro-artiste des arts plastiques, parce que,  je n’ai pas trop apprécié d’apprendre des autres artistes. Donc, je me suis mis à dessiner tout seul pendant un an. J’ai réussi à rentrer dans l’une des meilleures écoles d’animation de France, Les Gobelin. J’ai eu le diplôme national de conception et de réalisation de films d’animation. Juste après mon diplôme, j’ai eu un accident m’obligeant à faire six mois  d’hospitalisation. Ma vision est réduite de moitié. Cette aventure malheureuse m’a permis de découvrir la peinture. Je ne fais que de dessins et cela m’a permis de faire quatre années  dans la peinture. J’ai changé un peu plus le rythme de vie, parce qu’avant je travaillais dans le studio d’animation, maintenant je fais  la peinture tous les jours »

            A quelle occasion avez-vous  eu le privilège de rencontre  Dominique Zinkpè ?

«  Il faut dire que mon père habite au quartier Houéyiho de Cotonou et je suis venu au Bénin, il y a un an environ et j’ai pris place près de la plage  de Fidjrossè. Je ne savais pas Zinkpè habite presque le même quartier que moi. Mais j’ai trouvé son appartenant par hasard. Et bien pendant un an, j’ai vu Zinkpè parce qu’il est voisin. C’est récemment qu’on sait plus ou moins serrer la main. Comme j’avais exposé au Café des arts quelques toiles, il a vu un tout petit peu mon travail et il avait apprécié. On s’est vraiment rencontré depuis peu de temps. Au bout d’un an, je veux juste parler depuis l’équivalant de trois mois  que je suis rentré en contact avec lui. »

   Je crois  que l’exposition en vue à la maison rouge  le 14 novembre prochain est l’une des fruits  de cette rencontre. Et quel est votre état d’âme ?

« Mon état d’âme !!!!  Suis pas un grand artiste qui a beaucoup d’expériences. Ça fait quinze ans que je pratique le dessin et la peinture  mais en matière d’exposition, je suis un novice. J’aime bien mon travail. Exposer à la maison rouge c’est une bonne expérience. J’ai appris qu’il s’agit d’un endroit classé, reconnu, renommé et j’espère rencontrer d’autres artistes qui viendront voir mon travail et je suis content d’entrer en contact avec Dominique Zinkpè depuis trois moi qui m’a permis de connaitre la maison rouge d’exposer là-bas pendant deux semaines ».

                        Que pensez-vous  offrir aux visiteurs de cette exposition ?

« Je pense bien offrir une vision de  réplétion, sans être vulgaire ni raciste, de la race humaine  axée sur la ’’Corpulence Humaine’’. Pour moi,  l’être humain est une espèce normale qui vit sur la terre mais plus ou moins pas une maladie. Mais sans la planète qu’est-ce que l’homme est maintenant ? La particule terre qui est  cancérigène maintenant par rapport à l’être humain,  que je peux considérer un peu comme un cancer sur la particule terre  recouvrant  cette particule. Je n’ai rien contre les êtres humains et j’en fais partie, au contraire j’aime bien l’être humain. Les œuvres que je dessine ne sont pas réalistes mais c’est ce que je ressens par rapport à mes peurs, rapport à ce que je vois entre nous et j’essaye de retranscrire plus ou moins inconsciemment ce que je pense de la matière »

Une Oeuvre à exposer
                                                   

    Pourquoi le visage et le sexe connaissent une grande importance dans les méandres de  la ’’Corpulence Humaine’’ ?

« L’être humain a des sentiments assez brutal  que je trouve par rapport à l’autre  en général et par rapport à tout ce qui l’entoure. Ce n’est pas que l’être humain est mauvais  dans son ensemble. Pour moi l’être humain a une certaine brutalité qui est cachée  et rapidement mise en scène par le visage  partout  le corps en même temps, mais aussi par  le sexe. Ce n’est pas que je suis obsédé sexuel mais j’aime  dessiner, peindre ou retranscrire  l’être humain dans sa nudité. Le corps pour moi exprime beaucoup de choses même s’il  y a beaucoup de personnes qui ont une pensée complètement différente, le  corps  dit beaucoup de choses ».

                       Un mot pour clore cet entretien.

« Sans raconter ma vie toujours, je suis plus ou moins content d’avoir eu un accident, il y a cinq ans. Mais c’est ce qui m’a embué  du système du dessin que j’allais finir plus ou moins dans des bureaux à faire des bandes dessinées ou travailler sur un sujet qui ne me plaît pas du tout même si  je ne veux pas  travailler à walt Disney comme j’ai des collègues  de la même promotion que moi. Je suis vraiment content d’être entré même si tout le monde est plus ou moins artiste, il y a des choses à vivre. Je suis content de pouvoir retranscrire plastiquement parlant ce que je pense et ce que je ressens en général même si je  répète,  ma thématique  est un ressenti plastique de l’être humain en général ».

Propos recueillis par Rodéric DEDEGNONHOU, Journaliste à l’Agence Bénin Presse (ABP)   

Résidence de création des œuvres d’arts plastiques à l’espace culturel « Le Centre » de Lobozounpka : Rafiy Okéfolahan et Charly Djikou créent des œuvres à « L’épreuve du temps »


                                        (Le vernissage de l’exposition prévu pour le 13 Novembre prochain)
Charly Djikou
Même si les deux plasticiens béninois, Rafiy Okéfolahan (Peintre)  et Charly Djikou (Sculpteur de Pierre) fédèrent les énergies depuis quelques semaines pour offrir aux publics des œuvres relatives à la thématique « Houénou-Hô », cela m’en demeure pas moins vrai, que ces plasticiens se dissocient par l’audace singulière du travail que chacun tente de proposer. Rafiy Okéfolahan emprunte dans cette aventure une installation dénommée « Fô- Tô » tandis que Charly Djikou  puise dans le passé  pour raconter des récits contemporains. Passion, dévouement  et l’art de  se surpasser  constituent l’ambiance  dans laquelle, ces plasticiens  s’expriment. Descente improvisée à l’espace culturel « Le Centre » de  Lobozounpka, ce mercredi 29 Octobre 2014.
Il sonnait 15heures 41 minutes à l’espace culturel « Le Centre » de  Lobozounpka, ce mercredi 29 Octobre 2014. Malgré les rayons piquant du soleil, Rafiy Okéfolahan (Peintre)  et Charly Djikou (Sculpteur de Pierre), chacun dans son atelier de création, focalisent les attentions sur l’œuvre en cours de supplice. Rafiy Okéfolahan (Peintre)  dialogue avec sa toile tandis que Charly Djikou (Sculpteur de Pierre) donne des coups huppés à l’une de ses pierres sculptées. Dans cette ambiance de travail et de passion, des blagues fusent des deux côtés afin de détendre parfois l’environnement. Des conseils, des apports et même des suggestions entre ces deux plasticiens témoignent l’intérêt de cette résidence de création. Utilisant des médiums différents, (La peinture pour Rafiy et La sculpture pour Djikou),  ces plasticiens apprennent à se connaître, à proposer des choses convergeant à  renforcer leurs créations respectives. 
RAFIY
Dans l’atelier de Rafiy, plus d’une dizaine de toiles marquent leur présence active de par l’utilisation des couleurs vives. Laissant les pinceaux et les boites de peinture (A l’huile, acrylique, pastels  …), Rafiy confie « La finalité de mon travail est de proposer une installation intitulée ‘’Fô- Tô’’ autour de la thématique ‘’Houénou-Hô’’. Dans cette aventure, je réalise un travail axé sur les ‘’KAMIKASES DE COTONOU’’. Oui !!!! Des Kamikazes. Je symbolise ces kamikazes par les ‘’Transporteurs d’essence frelatée ‘’  qui déambulent à longueur de journée dans la ville de Cotonou. Je peins dans ce sens, au cours de cette résidence de création pour attirer une nouvelle fois l’attention de tout le monde sur ce phénomène, qui bien profitable à la  population, tue la même population en cas d’imprudence ».  Le trafic  d’essence frelaté  au Bénin, selon ses propos, interpelle tous les acteurs de la société et montre combien de fois le problème de chômage se pose avec acuité au Bénin. « Il faut réaliser un travail profond dans ce sens afin de limiter les dégâts causés par ce travail », a-t-il préconisé.  Unissant la rouille,  peinture à huile, charbon, le bois, et de vives couleurs, Rafiy emporte dans un univers  d’incendies causés par le trafic d’essence frelatée. Entre l’abstrait et le figuratif, Rafiy agit surtout les couleurs vives (Le Rouge, le jaune, le blanc, le bleu et l’orange) afin de véhiculer son message. Passionnante et édifiante, l’installation « Fô-Tô » de Rafiy laisse présager, un regain  d’engouement majeur à tous ceux qui seront à la cérémonie du vernissage le 13 Novembre prochain.   Après l’argile, le ciment, le béton, le bois et la bronze, l’actuel sculpteur de la Pierre (Granite), Charly Djikou, dans cette aventure, taille ses pierres à l’épreuve du temps. Sans s’isoler de la thématique centrale « Houénou-hô », il a surtout abordé des faits quotidiens. Par exemple, Une sculpture qui montre une ‘’Grande Gueule’’,  les ‘’Larmes de la pierre noire’’, le ‘’Personnage à tête d’oiseau’’, les ‘’Cicatrices’’  et la ‘’Vie sans l’amour’’. Pour lui, chaque œuvre sculptée raconte l’histoire du présent dans l’aisance sort du passé. Les sculptures en pierre de Charly laissent transparaître un désir d’ornement mais elles vont au-delà de cet aspect. Elles fascinent et séduisent tout visiteur en face de les contempler. A 25 ans de  carrière, Charly Djikou fait beaucoup parler de lui à travers les grands monuments et les statues des institutions privées et publiques, qu’il a pu réaliser au Bénin et  dans plusieurs  pays  du monde.

Propos recueillis par Rodéric DEDEGNONHOU, Journaliste à l’Agence Bénin Presse (ABP)  

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