mercredi 13 juin 2012

Miss Bénin édition 2012: La sélection départementale des candidates définitivement bouclée

La maison des jeunes du quartier « Djègan Kpêvi » de  Porto-Novo a abrité la dernière phase de la sélection départementale des candidates du concours national de beauté Miss Bénin pour la grande finale qui se tiendra en août prochain. C’était en présence de plusieurs invités que les représentantes des départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Mono ont été élues.


Carrelle Salanon, Ariane Marleine Alade Dagba, Rachid Hermione Coulibaly et enfin Perpétue Gouvoekè  sont les  candidates qui viennent de boucler définitivement la  liste des Miss départementales au titre de l’édition 2012. Issues respectivement des départements de l’Atlantique, du Littoral,  du Mono et de l’Ouémé, ces candidates ont décroché leur billet pour la grande finale au terme de la soirée élective régionale du samedi dernier.
En effet, la soirée a mis au tapis dix (10) candidates pour la conquête des échappes départementales. Après une parade, les candidates ont offert leur premier passage en tenue traditionnelle. Les deuxième et troisième passages sont consacrés aux  tenues de  plage et de soirée. Il faut noter qu’à chaque passage, les candidates ont eu le privilège d’offrir aux spectateurs des pas de danses provenant  de  leurs localités respectives.Riche et belle, la soirée a connu ses moments explosifs lors des prestations musicales des artistes chanteurs tels Johnny Ahossi, 02 Much, Eustache et Josette.   La phase difficile de la soirée a été celle de l’évaluation des aptitudes intellectuelles et oratoires  des candidates. Cet exercice était axé sur les  thèmes de la promotion de la femme, du harcèlement sexuel en milieu scolaire, de la corruption et de l’égalité des sexes. Il a permis aux membres du jury et au public  de faire leur choix.
Au cours de la soirée, certains spectateurs ont pu gagner des gadgets du sponsor officiel en répondant à certaines questions relatives à l’Eau Minérale Thermale Naturelle Possotome. De même, avant la délibération, l’occasion a été offerte aux spectateurs de donner leurs pronostics.
C’est M.  Sébastien  Okpéicha, président du Jury, qui a donné les résultats de la soirée.  Ainsi, Carrelle Salanon, Ariane Marleine Alade Dagba, Rachid Hermione Coulibaly et enfin Perpétue Gouvoekè sont respectivement Miss Atlantique, Miss Littoral,  Miss Mono et Miss Ouémé .Elles viennent ainsi de rallonger la liste des candidates admises pour la grande finale du 18 Août prochain. Elles rejoignent les candidates Francine Velounou, Christiana Dossou, Marie Josée Natabou  et Faouziath Fassassi qui vont représenter dignement les  départements respectifs du Zou, des Collines, Couffo et DU le Plateau lors de la finale. Pour le Septentrion, nous avons Madina Nagnimi de l’Atacora , Fatouma Boubacar Mamane de la Donga, Iflamm Trismégia Onabiyi du Borgou et Hamdiath Orou-Goure de l’Alibori.




Opinion:Notes de lecture sur : « La question du régionalisme et du sectarisme dans la conquête du pouvoir d’Etat, du Dahomey au Bénin : origines et manifestations » de Léon Bani BIO BIGOU


 Dans un bref et excellent exposé d’une quarantaine de pages, l’enseignant-chercheur Léon Bani BIO BIGOU de l’Université d’Abomey-Calavi a, dans son ouvrage intitulé « La question du régionalisme et du sectarisme dans la conquête du pouvoir d’Etat, du Dahomey au Bénin : origines et manifestations », apporté une contribution remarquable au débat (ancien et nouveau) sur le régionalisme et le sectarisme au Bénin.
Avant tout propos, il nous paraît important de remercier l’auteur pour le courage politique et intellectuel qu’il a eu de poser sans détours le problème du régionalisme et du sectarisme dans la conquête du pouvoir politique au Bénin. Son courage intellectuel est d´autant plus louable qu’il a osé, à travers cet ouvrage, contrairement à bon nombre d´intellectuels béninois, aborder un des sujets cruciaux de la politique au Bénin que seuls les politiciens manient à leur guise pour servir leurs intérêts égoïstes : la chasse aux postes administratifs et politiques. Contribuant ainsi aux débats sur le régionalisme et le sectarisme au Bénin, l´auteur vient d’ouvrir une piste de réflexions pour guérir le Bénin de ce mal qui le ronge et continue d’assombrir notre avenir.

La jeune génération ne saurait être maintenue dans l’ignorance des évènements du passé. La méconnaissance des faits historiques ne peut en aucune façon aider la nouvelle génération à dépasser les rancœurs du passé et tendre vers une solidarité des peuples du Bénin. Ainsi, la connaissance et la prise en compte du passé constituent pour l´auteur une condition sine qua non de la consolidation des peuples béninois. Nous réaffirmons avec lui que : « Le pays (le Bénin) ne pourra jamais avancer dans le mensonge, l’hypocrisie et la malhonnêteté. »
Pour notre analyse, nous distinguons deux périodes : i) de la période coloniale à l’avènement du renouveau démocratique en 1990 ; et ii) l´ère du renouveau démocratique de 1990 à 2011.
La période allant de 1894 à 1990 : Cette période, assez bien documentée par l’auteur, retrace l’histoire politique du Bénin sur fond des rivalités entre les premiers hommes politiques du pays : Maga, Ahomadégbé, Apithy. Cette partie de l’ouvrage a relevé un fait marquant de la période coloniale du Dahomey : le sud a été le premier à être mis en contact avec le colon et a été utilisé par ce dernier pour conquérir la partie septentrionale du pays. Cette situation a déjà créé les germes des conflits postérieurs entre les régions.
Corollaire de  cette situation, l’école a très tôt pénétré le sud bien avant la partie septentrionale. Les  ressortissants du sud ont été employés dans l’administration coloniale dès ses premières heures : instituteurs, infirmiers, agents de police, interprètes ont aidé le colon à asseoir sa domination. La plupart des premiers intellectuels/hommes politiques sont issus du sud. Il en est résulté :
- primo : les gens du sud, considérés comme alliés du colon ont été détestés au même titre que le colon par les ressortissants du nord ;
- secundo : les premiers groupements politiques du Dahomey n’ont pas connu la présence notable des intellectuels du nord.
L’auteur note bien cette réalité lorsqu’il écrit (page 7) : « les septentrionaux ne reconnaissent pas et n’acceptent pas la domination dahoméenne sous le couvert de la puissance coloniale française. »
Les rivalités entre régions sont antérieures à la prise de conscience politique des intellectuels dahoméens. Les anciens conflits entre le royaume d’Abomey et ses voisins ont créé des situations où les autres peuples du territoire acceptent mal de se mettre dans un creuset unique sous la dénomination de Dahomey. C’est à cette question qu’a tenté de répondre le Président Kérékou en choisissant le nom Bénin en 1974.
Le sud du Bénin est plus peuplé que le nord. A l’indépendance les ressortissants du sud se retrouvent plus nombreux que ceux du nord dans la jeune Administration dahoméenne. Ces deux facteurs (historique et démographique) donnent l’impression à certains intellectuels que le nord est sous représenté dans la fonction publique et dans les postes de responsabilité et que par conséquent, il y a discrimination.
La colonisation ayant pénétré le pays par le sud, les infrastructures installées au sud sont plus importantes que celles installées dans la partie septentrionale..
Ces réalités héritées de l’histoire sont vite agitées par certains intellectuels (quelque soit leur région d’origine) pour réclamer des postes auxquels leurs compétences ne leurs donnent pas droit, ou pour exiger des infrastructures à des endroits où la densité de population ne le justifie pas.
L’accession à l’indépendance mit en scène les hommes politiques dahoméens. Leurs rivalités personnelles nourries à la source du sectarisme et du régionalisme aboutiront aux crises suivies de massacres des années 1963 et 1964. L’auteur considère les évènements de 1964 comme conséquences directes des évènements d’octobre 1963 ; vrai ou faux,  nous laissons le soin à d’autres historiens plus avertis de dire leur part de vérité.
Toujours est-il que ces rivalités successives suscitèrent les nombreux coups d’Etat dont le dernier qui réussit fut celui du 26 octobre 1972. Comme le souligne l’auteur, cette période donna un semblant de répit au régionalisme, mais « c’était un volcan politique en sommeil, emprisonné sous les roches sociologiques pesantes de la dictature militaire. »
Dans un souci d’éviter le réveil de ce volcan, sous le PRPB (Parti de la Révolution Populaire du Bénin), il fut institué l’équilibre régional comme critère de nomination des cadres. Pour Nassirou Arifari Bako, la logique du terroir dans les nominations des cadres est présente comme « règle pragmatique » et « instrument souterrain du jeu politique ».
L’institution de ce principe, ajouta au problème politique d’opposition entre régions, un problème de développement : celui de la gestion des ressources humaines. A partir de ce moment l’opposition du nord au sud n’est plus « purement politique » comme l’indique l’auteur à la page 25.
Bien sûr nos populations en dehors des périodes électorales vivent sans problème, se côtoient, se fréquentent, exploitent les mêmes marchés du nord au sud, se marient entre eux ; plusieurs compatriotes du sud travaillent et s’installent au nord et vice-versa. Mais l’institution du principe d’équilibre régional dont les contours sont mal définis permet à chaque ministre ou chef d’institution d’en faire usage dans le sens qui lui convient en plaçant les cadres qu’il veut aux postes qu’il veut sans tenir nécessairement compte des compétences et de l’expérience. 
Aujourd’hui en 2011, s’il est vrai qu’il est utile de raconter le passé à la jeune génération, pouvons-nous ou devons-nous chercher à trouver des coupables dans une situation qui est d’ordre historique ? L’auteur à la page 25 écrit « le sectarisme et le régionalisme ne sont pas institués par le Nord.» Comme l’une des causes de cette affirmation l’auteur ajoute : «le Nord n’a réagit qu’à la provocation pour chercher à s’affirmer ; il n’avait jamais brigué la première place.» Nous nous posons alors la question suivante : le sectarisme et le régionalisme ont-ils été institués par le Sud ? Répondre par l’affirmative à cette question  ne reviendrait-elle pas à légitimer toutes les dérives du présent ? On n’en finirait alors jamais de se jeter les torts les uns aux autres. Or l’auteur a bien fait de dire dans son exposé qu’il ne s’agit pas de se rejeter les torts dans ce fléau qui mine le pays.
Tous les béninois d’aujourd’hui et dahoméens d’hier sont le produit de leur histoire, histoire dont ils n’ont pas toujours été les principaux acteurs. Certaines réalités sont les conséquences de l’histoire coloniale et non le fait d’une politique voulue et entretenue par une partie du pays contre une autre.
Comme l’auteur, nous croyons fermement que seules les valeurs intrinsèques des individus et non leurs origines doivent être les critères d’éligibilité aux postes de responsabilité.
L’ère du Renouveau Démocratique : 1990 à aujourd´hui
Cette période, si proche de nous est paradoxalement peu documentée par l’auteur. Et pour étayer le sujet, l’auteur n’a retenu que les propos tenus en 2010 (et rapportés par les journaux) par Mme Rosine V. Soglo et M. Bruno Amoussou. Or pendant la même période de campagne, les cardes et personnalités du nord se sont réunis à Bassila et les propos tenus à cette rencontre ne sont pas tous décents à faire écouter au grand public.
Dès l’avènement du Renouveau Démocratique, beaucoup de cadres ont –à tort et à raison – utilisé  les lobbies de toutes sortes pour avoir accès aux postes de responsabilité : lobbies politique, associatif, régional, ethnique et religieux.
M. N. A. Bako écrit : « La représentation des six départements du pays au gouvernement et dans les structures administratives de commandement a été formalisée à travers le critère dit de l’équilibre inter-régional, autrement dit une officialisation d’une des règles officieuses du jeu politique déjà en œuvre sous le régime de Kérékou. » Cette politique apporte dans le jeu électoral ce que Reckya Madougou appelle le « clientélisme du terroir ».
Une politique dite « des quotas » est venue officieusement régler l’accès des citoyens aux postes de la fonction publique. Ici il ne s’agit seulement plus des nominations qui sont à la discrétion du gouvernement, c’est l’ensemble des postes de la l’administration publique et para-publique qui est pris d’assaut.
L’article 8 de la constitution de 1990 affirme que l’Etat assure à ses citoyens l'égal accès à la santé, à l'éducation, à la culture, à l'information, à la formation professionnelle et à l'emploi. L’article 153 du même texte stipule que l'État veille au développement harmonieux de toutes les collectivités territoriales sur la base de la solidarité nationale, des potentialités régionales et de l'équilibre interrégional. Doit-on comprendre que la « politique des quotas » est une mise en application de l’article 153 de la constitution ? Et cette application est-elle conforme à l’article 8 qui veut un égal accès des citoyens à l’emploi ?
Des concours officiels de recrutement sont assortis de quotas régionaux. Les résultats proclamés par les jurys sont tamisés dans des sphères officieuses avant proclamation officielle. Les délibérations des concours et tests durent des mois voire année, alors que dans ce même pays les délibérations des examens nationaux (BAC, BEPC, CEP) se font en quelques semaines.
La base de calcul des quotas reste floue, aléatoire et opaque. Est-ce le nombre de candidats par région qui est la base de calcul ? Est-ce le nombre d’habitants par région ? Est-ce le nombre de scolarisés par région ?  Autant d’inconnus qui laissent ouvert la porte à toutes sortes d’injustices aux détriments des uns ou des autres et selon le bon vouloir des ministres, des directeurs des examens et concours, des diverses autorités en charge de ces recrutements.
Le débat sur le régionalisme et le sectarisme s’impose inévitablement et je souscris avec l’auteur au recours aux archives. Mais loin d’établir une échelle de mesure du « degré de régionalisme » des Présidents passés et actuel, il s’agit pour nous de savoir si la politique actuelle du gouvernement porte atteinte à l’égalité des droits des citoyens et si oui ; prendre les décisions idoines pour redresser la barre. Les Présidents passés peuvent avoir fait preuve de plus ou moins de régionalisme, mais ce n’est en aucun cas une raison pour tolérer les mêmes dérives aujourd’hui.
 Il faut rouvrir les archives des différents concours et tests de recrutement qui ont eu lieu depuis l’ère du changement. Il faut répertorier depuis au moins 5 années toutes les nominations en conseil des ministres. Au-delà des cabinets ministériels, il faut aller vers les sociétés d’Etat, les projets d’Etat, les Ambassades et autres postes au niveau international et sous-régional. Et analyser toutes ces données en tenant compte de la composition ethnique de notre population.
Pour illustrer ses propos, l’auteur donne (à la page 32) deux exemples avec chiffres :
i) sous le Président Kérékou, cadres nommés : 78 ministres et préfets dont 20 du nord et 58 du sud – 178 directeurs généraux dont 20 du nord et 158 du sud).
ii) sous le Président Yayi : sur les 8 les hautes juridictions de l’Etat (Assemblée nationale, Cour constitutionnelle, Conseil économique et social, Organe présidentiel de médiation, Haute cour de justice, Grande Chancellerie de l’ordre national du Bénin, Haute autorité de l’audio-visuel et de la communication, Cour suprême) 6 sont dirigées par des personnalités du sud et 2 par des personnalités du nord, alors que dans  le gouvernement, 21 membres sur les 30 sont du sud.
Ce déséquilibre apparent soulevé par l’auteur ne révèle pas les dessous du système. D’une part, l’on ne peut faire aucune conclusion à la lecture de ces chiffres sans les rapporter aux proportions des différentes régions en termes de nombre d’habitants et de nombre de cadres. D’autre part, un déséquilibre ou un équilibre dans les plus hautes institutions du pays n’induit pas indubitablement la même situation au niveau de l’administration publique. Il est normal et loisible pour le Chef de l’Etat de nommer qui il veut au poste qu’il veut au niveau des hautes institutions de l’Etat. Mais Il faudra aller voir plus loin le processus de recrutement dans l’administration publique, les nominations dans les sociétés, offices et projets d’Etat pour se rendre compte de l’existence ou non de discrimination ; qu’elle soit politique, religieuse ou ethnique.
Si équilibre interrégional il doit y avoir, les proportions des cadres d’une région ou ethnie dans les grands corps d’Etat (armée-gendarmerie-police-marine-armée de l’air-finance-santé-éducation etc.) devrait correspondre à la proportion de l’ethnie ou de la région dans la population totale. Si l’équilibre genre devrait mécaniquement s’instaurer, on aurait au moins 50 % de femmes dans les instances dirigeantes ! A notre sens, seules devront compter les compétences, car par où que l’on passe pour appliquer « la politique de quotas », il y aura toujours des catégories de béninois lésés. Alors laissons place au mérite!
L’équilibre interrégional devrait se comprendre comme la mise en commun des richesses du pays au profit du développement de toutes les régions, l’accès équitable de toutes les communes du Bénin aux services socio-éducatifs de base.
Pour conclure
Léon Bani BIO BIGOU a donné avec franchise sa vision des origines et des manifestations du régionalisme et du sectarisme au Bénin. L’objectif poursuivi par cet ouvrage est noble : éclairer le passé pour mieux construire l’avenir du Bénin dans l’unité de tous ses fils.
Bien des points de son analyse nous réconfortent, mais nous ne sommes pas sur les mêmes longueurs d’ondes quand aux causes, manifestations et  apports de solution.
Le préambule de la constitution de 1990 réaffirme l’opposition de notre peuple à toute forme de régionalisme. Aujourd’hui, la priorité, c’est d’instaurer un débat national franc au sujet de toutes les formes d’exclusion et de discrimination. Il revient à notre génération d’assurer un développement équilibré de toutes les régions sans tomber dans le régionalisme.
Nous avons le devoir de trouver une réponse pertinente à cette question. Profiter d’une position temporairement dominante pour imposer sa solution est une bombe silencieuse posée sous les pieds des futures générations.
Par Dossa Tokpélé Gansin, Ingénieur
Ouvrages cités
Nassirou Arifari Bako. Démocratie et logique du terroir au Bénin. In Politiques africaines N°59, 1995
Reckya Madougou. Mon combat pour la parole, L’harmattan, 2008
Léon Bani Bio Bigou. La question du régionalisme et du sectarisme dans la conquêt du pouvoir d’Etat, du Dahomey au Bénin : origines et manifestations, 2011

vendredi 11 mai 2012

La Consortium biennale : « La première liste des artistes doit sortir d’ici le mois de mai prochain» dixit M. Abdellah Karroum

En fin de mission au Bénin, les experts chargés d’étudier la faisabilité de l’organisation de la biennale, M. Abdellah Karroum, commissaire d’exposition indépendant et Mme Lucie Touya, chargée de mission arts visuels-département des échanges et coopérations artistiques ont rencontré les hommes des médias pour faire le point des travaux. C’était vendredi dernier au domicile du plasticien Dominique Zinpkè. (13 février 2012)

M. Abdellah Karroum
 Après cinq jours de travaux, les experts en mission pour les préparatifs de la Consortium biennale sont revenus à la charge pour faire le bilan des descentes effectuées dans plusieurs lieux culturels du pays. Selon M. Dominique Zinpkè, l’édition 2012 de la biennale aura lieu de novembre 2012 à janvier 2013. Il s’agit d’une ambition qui a pour objectif de montrer des artistes contemporains aussi bien du Bénin, de la sous région et également des artistes internationaux. « Pour travailler et réussir à montrer des expositions autour de la peinture, de la sculpture, de la vidéo, la performance nous avons pensé investir plusieurs villes du Bénin. Cette mission a permis de cibler des endroits précis où se déroulera l’évènement. La ville de Cotonou sera le poumon avec notamment l’exposition internationale, qui interviendra en correspondance avec les autres expositions. Pour Porto Novo, nous sommes entrain de faire les repérages pour trouver l’endroit adéquat pour faire cet évènement. Des acteurs culturels de chaque ville vont aussi organiser des évènements qui seront en diapason avec la thématique du commissaire et constituer ainsi l’ensemble du projet. Donc, nous allons investir la ville de Cotonou, Porto Novo, Ouidah, et Parakou au travers des différents espaces culturels mais également au travers de différents lieux publics. On n’a pas fini de choisir tous les lieux mais je parie que le commissaire fera tout pour situer les lieux des festivités. Pour un évènement de ce genre, il faut des professionnels pour organiser les choses. Raison pour laquelle nous avons sollicité un commissaire d’exposition pour assurer la direction artistique de la Biennale, regarder la scène artistique du Bénin en lien et en correspondance avec la scène artistique internationale. Il faut noter que, pour cette édition trois structures culturelles se sont mis ensemble pour créer un consortium chargé de coordonner la biennale sous ma présidence » a partagé M. Dominique Zinpkè.
A en croire M. Abdellah Karroum « La scène béninoise est très active et dynamique : c’est la première impression. Les artistes se plaignent du manque de salles. Je ne suis pas venu avec des propositions. Mais je veux m’inspirer du potentiel de création artistique du Bénin pour réaliser le projet. L’important est de créer un projet d’exposition qui s’inspire du potentiel créatif présent ici. J’ai adopté cette démarche dans plusieurs villes dans le monde. Nous allons inventer les lieux à partir des œuvres. La première liste des artistes doit sortir d’ici le mois de mai prochain, le format de l’exposition sera annoncé à la presse dans quelques semaines».





Mme Lucie Touya
Pour Mme Lucie Touya, chargée de mission pour les arts visuels à l’Institut français de Paris, l’Institut français est partenaire de la biennale avec l’ambassade de France au Bénin et de l’Institut français du Cotonou. « Nous travaillons ensemble pour soutenir la scène artistique locale. Je suis venue au Bénin pour confirmer et annoncer notre soutien pour 150 mille Euros pour la biennale du Bénin. J’ai rencontré évidemment les partenaires du Bénin tels que le Consortium avec qui nous sommes en partenariat, le ministère de la Culture, l’Union européenne et les différents opérateurs économiques. L’Institut français et l’ambassade se sont intéressés au projet parce qu’il y a un potentiel très fort de la créativité artistique malgré l’inexistence d’écoles d’arts au Bénin. Il faut renforcer cet acquis à travers ce projet afin d’hisser le Bénin », a-t-elle poursuivi. A rappeler que, dans la capitale économique du Bénin, qu’est la ville de Cotonou, ces experts ont eu le privilège de rencontrer les animateurs des lieux tels que : l’atelier de Zinkpè, la médiathèque des Diasporas, l’Espace Tchif, le siège du Fitheb, la Fondation Zinsou, l’Institut français du Bénin, le Centre Culturel Arttistik Africa, l’Espace Adjadi etc. Dans la ville de Ouidah, la délégation a parcouru des sites tels que le musée d’histoire ou la maison de la culture. Parlant de la ville de Porto-Novo, les experts ont également visité mercredi dernier l’atelier de Gérard Quenum, le Jardin des plantes et de la nature, la maison de la culture et la Maison du patrimoine. Dans leur périple, la délégation des experts s’est rendue à Abomey jeudi dernier. Ils ont parcouru des sites comme : le Musée historique et Unik, lieu de création contemporaine initié par Dominique Zinkpè avant de revenir à Cotonou pour des entretiens avec la délégation de l’Union européenne et Meschac Gaba.
A noter qu’une forte délégation composée des membres du Consortium, de Patrice Leroy Cocac de l’Ambassade de France et de Mme Elise Daubelcour, conseillère technique au ministère de la Culture pour le compte de l’Ambassade de France ont suivi tout le trajet effectué par les experts de la mission.

mercredi 9 mai 2012

Bienvenue o Kwatt : Rapports entre noirs et blancs explorés



Seul sur scène, le comédien camerounais Valéry Ndongo  se parle à lui –même. Il interpelle des personnages absents, mythiques, objets ou des sentiments, etc…pour exprimer  son trouble ou son dilemme. Et ceci, à travers la représentation théâtrale « Bienvenue O Kwatt », qu’il a offerte aux spectateurs de l’institut français de Cotonou au cours du fitheb édition 2012 . Avec drôlerie, tendresse, humour et parfois l’ironie, Valéry Ndongo, monologue emporte les spectateurs dans un monde onirique dénommé  « Kwatt »,  son quartier de Yaoundé.


Il s’agit d’un quartier spécial où les gars vivent le meilleur et le pire en digérant la galère. Dans son quartier de Yaoundé, où Valéry Ndongo a convié, on parle une langue savoureuse, inventive, le  camfranglais, un zeste de français et d’anglais, une pincée de dialecte africain, cela donne l’argot des jeunes camerounais.
Valéry Ndongo a exposé tambour battant des histoires vécues ou inventées par des personnages haut en couleurs, marabouts, femmes jalouses, jeunes désœuvrés qui rêvent de Paris, blancs européens en quête d’exotisme, un drôle de petit monde qui défile dans l’atmosphère bruyante et chaleureuse des longues nuits étoilées. Dans  ce déblayage, Valéry Ndongo a congédié les grandes dérives des pouvoirs, les vieilles habitudes, les vieux à travers des hommes entre eux.
Décryptant des scènes de la vie où toutes les races du monde trouvent sa juste part, Valéry Ndongo a opté le choix de prédominer toute la représentation théâtrale par la présence des africains. Ces derniers changent leur mode de vie une fois qu’ils sont accompagnés par les blancs. Ils renient parfois leurs propres frères au détriment des blancs. Un fait que,  Valéry Ndongo a régulièrement dénoncé dans la représentation. Explorant la solitude, l’égoïsme et  le désir ardent des blancs de vouloir quelque à tout prix,  Valéry Ndongo a montré également que les blancs se rejoignent aux noirs à travers le caractère d’isolement quand chaque race rencontre ses semblables.
Ecrit et interprété par le comédien Valéry Ndongo, le texte  est une mise en scène par Sonia Ristíc tandis que Leslie Sozansky a assuré la régie lumière.
A noter que cette représentation théâtrale est attendue les 30 mars  et  02 avril prochain respectivement dans les villes de Porto-Novo  et Parakou.

Par Rodéric Dèdègnonhou, journaliste à l’Agence Bénin Presse.



vendredi 4 mai 2012

« Réalisation d’un système d’information multimédia pour l’inventaire du patrimoine immatériel » : Le projet désormais mis en route

  L’auditorium de l’institut français de Cotonou a abrité hier jeudi, la cérémonie du lancement officiel du projet dénommé « Réalisation d’un système d’information multimédia pour l’inventaire du patrimoine culturel, naturel, matériel et immatériel du Bénin ». C’était en présence de plusieurs invités dont le coordonnateur du programme société civile et culture (Pscc), que le dudit projet, M. Armand Ologoudou et M. Richard Sogan, directeur du patrimoine culture (Dpc) ont donné le top des travaux du projet.
Dans neuf(09) mois exactement, le Bénin disposera désormais un portail culturel  fournissant des informations relatives au patrimoine culturel. Et ceci, à travers le projet dénommé « Réalisation d’un système d’information multimédia pour l’inventaire du patrimoine culturel, naturel, matériel et immatériel du Bénin ». Les activités de ce projet ont  été officiellement lancées jeudi dernier en présence d’un parterre d’invités. Sélectionné et soutenu financièrement par le programme société civile et culture (Pscc) du Bénin, ce projet ambitionne créer un fichier national d’inventaire du patrimoine  culturel immatériel du Bénin dans le but de sauvegarder et de conserver le patrimoine culturel du Bénin, en s’appuyant sur les acteurs du comité scientifique culturel à savoir : historiens et sociologues sans occulter des acteurs de l’école du patrimoine africain (Epa).
Selon M. Armand Ologoudou, initiateur du projet et directeur de la société « 02 multi- services », la principale visée du projet est de doter la communauté culturelle du Bénin d’un outil moderne aux fins d’inventaire du patrimoine  culturel du Bénin ». Pour  M. Armand Ologoudou, la création d’un système d’information et l’identification des groupes ethniques les plus représentatifs du Bénin constituent les deux principales étapes majeures du projet.
La première étape permettra de documenter, d’indexer et de préserver le patrimoine immatériel de six (06) départements  du Bénin, tandis que la deuxième identifiera les formes d’expression du patrimoine culturel immatériel qui sont propres aux traditions du Bénin.
Après avoir rappelé ce projet culturel  fait partie des 20 ciblés, M. Alain Bruneteau, coordonnateur du programme société civile et culture (Pscc) a noté qu’il s’agit d’un projet créatif et innovateur qui fait un lien entre le passé et le futur. Toute fois, M. Alain Bruneteau  a invité les acteurs dudit projet réfléchir sur l’après financement du projet à travers la mise en place  d’un mécanisme de suivi. En soulignant que le projet n’a pas pour objet de se substituer  aux actions entreprises dans le domaine des inventaires  du patrimoine culturel, M. Armand Ologoudou a rappelé  qu’il s’agit plutôt de les fédérer au sein d’une formidable base de données multimédia capable notamment de constituer des dossiers thématiques, de créer des itinéraires culturels, d’héberger  des programmes e-learning. C’est avec une grande émotion que M. Richard Sogan, directeur du patrimoine culture (Dpc) a accueilli le projet et confie que tous les acteurs de sa direction sont disposés à fournir des informations utiles afin de participer à la réalisation dudit projet.  A noter que la « réalisation du système d’information multimédia pour l’inventaire du patrimoine culturel, naturel, matériel et immatériel du Bénin » a démarré depuis deux mois et prendre fin le 01er février 2013. 

Critique du spectacle de théâtre « Ayiti » : Tristesses, émotions, douleurs, et espoirs

L’haïtien Daniel Marcelin emporte les spectateurs de l’institut français de Cotonou dans une glèbe de « Tristesses, émotions, douleurs, et espoirs », à travers la représentation théâtrale «Ayiti» qu’il a exhibée le 01 er Avril 2012, en marge des festivités de la 11ème édition du Fitheb.

Sur un plateau noir, pendrillonné à l’italienne où sont posées une série de valise qui cachent un petit podium, Daniel Marcelin plonge les uns et les autres dans son spectacle de « One men show ». Très physique et formé au mime, l’acteur Daniel Marcelin commence par retracer l’histoire d’ haïti dans une certaine crispation. Il exprime sa tristesse, sa désolation et son amertume face au séisme survenu à Haïti le 12 Janvier 2010. Alors qu’il était en Belgique deux jours avant ce fameux tremblement de terre, Daniel Marcelin captive le regarde des spectateurs sur son angoisse d’entendre la mort de sa petite famille et ses proches. Avec une énergie débordante, Daniel Marcelin expose ses lamentations de faire quelque chose pour sauver Haïti de ses décombres alors qu’il ne pouvait rien. Heureusement que le téléphone de sa chère épouse sonna. La nouvelle portée est que tout le monde se porte à merveille sauf que ce pays appelé jadis « L’île Hispaniola » par Christophe Colombe en 1492 est en état de ruine. Cette information a permis à l’acteur Daniel Marcelin d’adoucir sa tristesse dans la mesure où sa petite est saine et sauve.
Parlant des émotions, le « One men show » a rappelé des moments glorieux  où d’Haïti  produit 80% du sucre dans le monde. Avec une main d’œuvre de 30 mille blancs et 50mille d’esclaves, Haïti était parvenu à se hisser au palmarès des échanges commerciaux avec une participation d’un tiers du commerce mondial de la France. Daniel Marcelin a fait rêver les spectateurs sur les beautés et richesses méconnues de son île Bienvenue en Haïti, la violence au paradis, la douceur antillaise au goût amer, voisine de la paradisiaque Saint Domingue pour touristes « all inclusive ».
La facette de douleurs de l’acteur Daniel Marcelin apparait sur scène quand il a abordé l’Haïti à l’ère des indépendances. Il s’agit de la  période chaude de grandes tumultueuses à savoir des coups d’Etat, les pillages des biens publics, la soif du pouvoir à vie avec une dictature amère.  Au rythme des dictatures, ponctué de quelques périodes plus fastes, Daniel Marcelin, celui qu’on surnomme à raison le Fernandel Noir, a raconté de l’intérieur, et avec une bonne dose d’autodérision la soupape humoristique plus que nécessaire dans ce contexte. Daniel Marcelin a pris le soin de bien creuser le passé politique d’Haïti en situant les bouleversements enregistrés depuis  pères fondateurs du pays. Le public a retrouvé des sourires quand il a parlé du règne des Duvalier au Castro en passant par d’Aristide.
L’espoir que ce pays réside dans la culture. Dans cette perspective, l’acteur Daniel Marcelin a dit  que  « L’art est tant une bouffée d’oxygène, qu’un lieu de point de vue, de rassemblement,…pour un peuple opprimé, le dernier bastion pour dire qu’il existe et est encore debout ».
Rédigé par Philippe Laurent et Daniel Marcelin, le spectacle « Ayiti » est une coproduction de la charge du Rhinocéros, de l’espace Magh avec l’aide de Wallonie Bruxelles international. Durant 1heure 25 minutes sans entracte, Daniel Marcelin a mis en scène un spectacle beau et riche  sous l’éclairage et la sonorité respectif de Xavier Lauwers et de Marc Doutrepont.
Par Rodéric Dèdègnonhou, Journaliste à l’Agence Bénin Presse

Interview exclusive de Pitz Hermann « ….Meschac Gaba s’est hissé sur le plan international grâce à la qualité du travail qu’il accouche …»

Résident à Munich, Pitz Hermann  séjourne depuis quelques jours pour s’imprégner des réalités culturelles et artistiques sur invitation du plasticien béninois de renommée internationale, Meschac Gaba. A travers une interview, Pitz Hermann, professeur d’art  et artiste plasticien fait ici un tour d’horizon sur les raisons de sa venue au Bénin sans occulter de souligner qu’il ambitionne développer des projets artistiques au Bénin. (Réalisée depuis Février 2012)
Nokoué : Déclinez- nous les raisons de votre venue au Bénin ?
Pitz Hermann : « Merci. Je vous signale que je suis venu au Bénin pour la première  fois. Deux raisons situent ma visite au Bénin. La première est de sonder le terrain pour toucher du doigt les potentialités culturelles du pays. La deuxième est de préparer des cours d’enseignements aux artistes plasticiens par le biais d’un projet que Meschac Gaba et moi, nous voulons développer ».
Cela fait cinq jours que vous êtes au Bénin, quel est le bilan du travail déjà effectué ?
«  Pour le moment, j’ai effectué des visites officielles. J’ai rencontré les autorités des ambassades, représentants  du ministre de la culture et des organisations  qui accompagnent les projets culturels. Le reste du séjour sera consisté aux visites des espaces et lieux  de créations contemporaines  et enfin des ateliers de plusieurs plasticiens »
Votre rapport de travail avec Meschac Gaba.
« Cette relation existe, il y a de cela 15 années. Au début j’étais le professeur du plasticien Meschac Gaba à Amsterdam. Après ses études à l’Académie d’Amsterdam, nous avons commencé par travailler ensemble »
Quelle appréciation faites-vous de son art ?
Comme professeur, je suis fier de voir mon étudiant devenir un grand plasticien. Meschac Gaba a évolué dans ses créations arts contemporains. On sent de la variété dans ses œuvres. Meschac Gaba s’est hissé sur le plan international grâce à la qualité du travail qu’il accouche »
Pensez-vous créer  un projet au Bénin ?
« Oui. Depuis dix années, Gaba et moi, nous sommes entrain de mûrir une réflexion autour d’un projet dénommé « Musée des arts et de la vie active »(Mava). Il s’agit pour Meschac Gaba de déclarer la ville de Cotonou de comme musée à travers ce projet. C’est un projet que nous allons démarrer d’ici peu »
 Avez-vous réalisé des expositions au-delà de votre titre professeur d’art ?
« Sourire ………..Oui  assez. On peut parler par exemple  des expositions de la documenta,  des jeux olympiques, les arts contemporains dans plusieurs musées  et même à Botswana en Afrique ».
Vous citez le Botswana dont cela suppose que vous avez eu la chance d’exposer dans plusieurs pays africains ?
«  Non. C’est seulement le Botswana. Au fait, j’ai réalisé une exposition en Egypte, il y a de cela dix années. Mais je côtoie beaucoup d’artistes plasticiens  africains  qui travaillent en Europe»
Propos recueillis par Rodéric Dèdègnonhou  

Entretien avec Dominique Zinkpè au sujet du projet d’exposition ‘’Emblèmes’’: << L’idée force de ce projet est d’essayer de traduire chaque emblème du roi à l’écriture plastique de chaque artiste… »

En marge des festivités marquant l’exposition  ‘’ Art du Benin d’hier et d’aujourd’huiDe la restitution à la révélation’’, plusieurs  projet...